La nature éclairée par la science

a nature, une exceptionnelle capacité d'adaptation

La Nature est la Source de Vie. Son nom vient du latin natura qui signifie « ce qui existe depuis la naissance ». Bien qu’existante depuis toujours, la Nature est évolutive. Et cette capacité d’adaptation lui a permis de se développer dans ces situations et milieux variés. Les plantes, parce qu’elles n’ont pas d’autre choix que de s’adapter à leur milieu, sont des exemples fabuleux d’ingéniosité. Grâce aux actifs qu’elles sécrètent, elles ont su développer de remarquables capacités d’adaptation pour survivre dans leur milieu. Dans les milieux extrêmes, les actifs développés sont souvent uniques.

une biodiversité inégale selon les zones géographiques

La biodiversité englobe la diversité au sein des gènes, des espèces et des écosystèmes. Certaines zones géographiques concentrent une richesse exceptionnelle de biodiversité. Ces zones, qualifiées de « hotspot de biodiversité », existent sur 1,4% de la surface des continents et confinent 44 % de la flore et 35 % de la faune terrestre de la planète*. Ces fortes concentrations s’expliquent par le fait que ces hauts lieux de biodiversité ont de nombreuses espèces endémiques, c'est-à-dire qui n’existent que dans ces zones.

* Conservation International (CI), Hotspots defined, 2013
LES SCIENCES NATURELLES

UN OUTIL POUR COMPRENDRE ET PRéSERVER LA NATURE

La Nature est un patrimoine dont nous avons hérité.
La Nature est une source inépuisable de connaissances mais nous devons la préserver pour transmettre ce patrimoine aux générations futures.
La rigueur et les moyens d’analyse de la science sont des outils puissants pour la comprendre et la préserver.

LA COMPRéHENSION DE LA NATURE, UNE PRIORITé

Les divers scandales écologiques (pesticides, désertification, mort des barrières de corail, perte de biodiversité, etc.) ont souligné l’infime complexité de cette Nature dont nous avons encore beaucoup à comprendre.
Avec la prise de conscience des enjeux environnementaux à venir, la compréhension de la nature apparait d’autant plus urgente qu’il faille la préserver.

LE BIG DATA, UNE NOUVELLE IMPULSION ?

La Science de la Vie a bénéficié du siècle des lumières puis des grandes expéditions pour faire des avancées spectaculaires.
Au XXI ième siècle, le développement du big data apparait comme une nouvelle opportunité pour approfondir notre compréhension de la Nature.
Jusqu’à présent la complexité et la diversité de la Nature étaient un frein pour avoir un aperçu complet de ces interactions et phénomènes.
Avec le traitement de milliard de données, le big data se présente comme une opportunité pour appréhender la Nature à une échelle beaucoup plus globale.

LE PROTOCOLE DE NAGOYA, UN FREIN POUR LA CONNAISSANCE ?

Le Protocole de Nagoya  est un accord international sur la biodiversité adopté en 2010 et entré en vigueur en 2014.
Cet accord établit des conditions d’accès aux ressources génétiques afin de garantir un partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation.
L’un des objectifs est donc de lutter contre la « Biopiraterie » qui est l'appropriation illégitime des ressources génétiques et des connaissances traditionnelles autochtones.
Aujourd’hui, les modalités d’application de ce protocole sont encore floues.
Toutefois, elles pourraient, par la charge administrative supplémentaire qu’elles demanderaient, freiner la recherche.
Il est donc important que la recherche mutualise les savoirs en sa possession.

L'ETHNOBOTANIQUE

LE SAVOIR DES PEUPLES, DES MILLIERS D’ANNéEs D’EXPéRIENCE

L'ethnobotanique, qui combine les termes "ethnologie" et "botanique", se définit comme l'étude des relations entre les plantes et l'homme.
Ce terme fut d'abord employé en 1895 par le botaniste américain John Harshberger pour caractériser l’étude de l’usage des plantes par les peuples aborigènes. Avec l’ethnobotanique, il met en avant l’importance des savoirs des ethnies primitives pour découvrir des usages et propriétés de plantes non-exploités par les sociétés occidentales. Ce savoir, qui a bénéficé de milliers d’années d’expérience, est en effet d’une richesse unique. De nombreuses propriétés de plantes ont pu être découvertes rapidement grâce à l’Ethnobotanique.

Les usages étudiés

En explorant les relations entre les sociétés humaines et la nature, les études ethnobotaniques s'intéressent aux domaines suivants :

Alimentation :

Agriculture, ceuillette sauvage, artisanat

Santé :

Phytothérapie, médecine

cosmétiques :

produits de beauté

vie spirituelle :

rites religieux et magiques, jeux, fêtes

DES CONNAISSANCES AUX INTéRêTS MULTIPLES

A partir du XXème siècle, l’ethnobotanique s’est élargie à l’ensemble des sociétés humaines. Aujourd’hui l’ethnobotanique représente encore une source de connaissances aux intérêts multiples :

ECONOMIQUE : L’ethnobotanique par la connaissance des propriétés des plantes qu’elle détient peut permettre de découvrir des nouvelles propriétés non connues à ce jour. Des décennies de recherche peuvent ainsi être économisées et des substances naturelles privilégiées. Pour en savoir + consultez notre bibliothèque de savoirs ethnobotaniques.

CULTURELLE : L’ethnobotanique est une science qui permet de mieux comprendre les civilisations.

PÉDAGOGIQUE : L’ethnobotanique est ludique par le parcours des hommes qu’elle étudie. Les découvertes sont imagées, humaines, elles racontent une histoire.

POrtraits de grands ethnobotanisteS

JOHN W. HARSHBERGER (1869–1929)

Après plusieurs années de grands explorateurs s’intéressant au lien entre les ethnies primitives et les hommes, le botaniste américain John W. Harshberger a inventé en 1895 le terme précis d’Ethnobotanique.

ANDRé-GEORGES HAUDRICOURT
(1911–1996)

Botaniste et ethnologue français, A-G Haudricourt est le chercheur qui a introduit l’ethnobiologie en France avec son ouvrage « L'Homme et les plantes cultivées (1943) »
Haudricourt est également connu pour son érudition, son ironie mordante et son extravagance.

AUGUSTE CHEVALIER* 
(1873–1956)

Spécialisé sur les Productions végétales d’origines tropicales, A. Chevalier fut une figure centrale de la botanique en France et fut le directeur du Laboratoire d'Agronomie coloniale du Muséum. La revue de cette unité de recherche (Le
« Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée »), par l’orientation qu’il lui donne, révèlera de nombreuses études ethnobotaniques.

RICHARD EVANS SCHULTES (1915–2001)

Le botaniste américain Richard Evans Schultes est considéré comme un des pères de l'ethnobotanique car ses travaux sur l’usage des plantes traditionnelles en Amazonie et au Mexique ont contribué à populariser cette discipline.

ROLAND PORTERES* 
(1906-1974)

Botaniste français, il succéda à A. Chevalier dans la direction du Laboratoire d'Agronomie tropicale. Au sein du Muséum national d'histoire naturelle, il créa en 1957 le laboratoire d'ethnobotanique, le premier d'Europe et l’un des premiers dans le monde.

HUBERT GILLET* (1924–2009)

Surnommé l’ethnobiologiste du désert, H. Gillet est avant tout un spécialiste en agrostologie (science sur les prairies et les fourrages). Ses travaux concernent principalement les zones au milieu extrême, le Sahel, et sont aujourd’hui précieux pour appréhender le phénomène d’avancée du désert
* Les ethnobotanistes marqués d'une astérisque font partie des collectionneurs du Département ethnobotanique du Muséum national d'Histoire naturelle. Leurs collections vont donc être numérisées grâce au soutien financier apporté par la Fondation Science & Nature.
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